Sherlock Holmes
Dernier né de Guy Ritchie, réalisateur –entre autres – du très critiqué Snatch et du trop méconnu Revolver, on peut dire que ce Sherlock Holmes était attendu au tournant, et à juste titre.
Il aurait donc été assez malvenu pour notre cher ex-mari de Madonna de se planter.
Fort heureusement, ce n’est absolument pas le cas !
Pour commencer, et un des points les plus frappants de cette adaptation, c’est le soin apporté à l’univers de Sherlock Holmes. Guy Ritchie a très bien saisi l’ambiance du Londres Victorien, où les carrosses côtoient les bateaux à vapeur, symboles d’une ville hésitant encore entre l’obscurantisme et le progrès. Les plans larges sur la ville, multiples et magnifiques, nous plongent dans un univers à la limite du steam-punk, et donne une densité visuelle incroyable à l’univers du plus célèbre détective de Londres.
Venons en tout de même à l’essentiel dans un bon blockbuster, les scènes d’action. Et Guy Ritchie nous a clairement gâté. Très rythmé (sans atteindre la folie furieuse d’un Snatch au rythme quasi épileptique), bardé de scènes d’action et baston réjouissantes (bien que manquant parfois d’un peu de clarté), on prend tout de suite plaisir à voir nos deux compères distribuer des beignes à tous les hommes de main du grand méchant magicien, et dieu sait qu’ils sont nombreux ! C’est bien simple, on a l’impression qu’au moins les trois-quarts du film sont constitués de séquences de castagne en tout genre ! Mais ne vous y trompez pas, Guy Ritchie utilise habilement les outils à sa disposition pour fluidifier le tout et surtout éviter les répétitions. Sherlock Holmes ne se bat pas qu’avec ses bras, il se bat évidemment avec sa tête, ce qui est joliment mis en scène à quelques reprises.
Enfin, le scénario. Alors oui, le scénario est au final assez bateau. Grand méchant blabla, conquérir le monde, asservir, tuer blabla… On connait. Mais c’est sans compter le style très marqué de sieur Ritchie, adepte des scénarios à tiroir totalement tordus, et qui a ici trouvé son personnage. Le côté vain qu’on avait reproché à ses précédentes réalisations est ici aspiré par le personnage de Sherlock Holmes, dont la principale caractéristique, à savoir sa capacité de déduction hors du commun, permet de maintenir un rythme effréné à une intrigue pourtant assez fade. Le tic de scénariste consistant à surmultiplier les twists est donc incarné uniquement par les fantastiques analyses de Holmes, et confèrent à l’histoire une logique qui manquait parfois aux précédentes réalisations de Guy.
Pour conclure, et pour achever les derniers sceptiques, ce Sherlock Holmes est un excellent film d’action, qui sait se démarquer de la concurrence tant par sa réalisation, son esthétique que son humour typiquement anglais. Les personnes n’ayant pas aimé Snatch ou Arnaques, Crime et Botanique peuvent se rassurer, la sauce servie ici est bien différente, et Guy Ritchie a su garder le meilleur de ses compétences pour satisfaire le spectateur.